Concrétisation d’Une Vie Des Histoires

[…]  Le travail et la persévérance finissant toujours par être gratifiants, c’est en avril 2015 qu’Une Vie Des Histoires  signe enfin son premier contrat,

Florence : «notre cible, qui initialement était les séniors, a vraiment évoluée. Bien évidemment elle est très intéressante mais nous en avons identifié d’autres. Et c’est avec notre premier client que nous avons mis en place la formule Regards Croisés, cette histoire était autour d’un mariage.»

Anita : «nous n’avions pas eu cette idée au départ et notre premier livre nous a permis de compléter notre offre. D’ailleurs, c’est probablement l’idée la plus originale qui nous différencie le plus de nos concurrents, puisque finalement nous nous rendons compte que notre concept est à la mode, même s’il peut être traité différemment. Mais Regards Croisés c’est en plein dans nos compétences, confronter des points de vue, enrichir une histoire. C’est sympa d’avoir sur le même évènement des regards qui se croisent, qui apportent des éclairages différents, des émotions différentes.»

C’est évidemment ravie mais non sans émotion et sans stress que l’équipe d’Une Vie Des Histoires se lance dans la réalisation de leur premier livre,

Laurence : « il y a eu une super pression, c’était le premier, il fallait être sûrs d’assurer. A la fois nous avions tous confiance mais nous avions peur aussi. Notre client Roland y compris, il engageait ses copains. Mais cela a été très bénéfique pour nous ce premier livre, très fondateur, sans ça nous aurions peut-être arrêté. C’est certain, nous avons eu du stress en terme de dates, de mise en page à refaire à la dernière minute, l’imprimeur qui ne répondait pas, c’était une horreur mais en même temps un moment de bonheur».

Sébastien : «ce premier livre, cela a été une satisfaction de concrétiser, c’est un événement qui dit que nous avons réussi à vendre notre concept. Mais heureusement que nous n’en avons pas vendu 10 à ce moment là, ça a été plus long que ce qu’on pensait, pas la rédaction, mais la version numérique, les bandes audio, l’impression… nous avons avancé sans filet en fait. Mais cela nous a permis d’affiner plein de choses donc c’est positif.»

Un enthousiasme et un stress ressentis par l’ensemble de l’équipe mais sans aucun doute un vécu différent pour Preciosa,

Preciosa : «au départ j’étais très stressée, comme d’habitude, je fonctionne comme ça, mais là pour le coup un stress énorme. Ce n’était pas qu’une histoire, il s’agissait d’un Regards Croisés avec 8 personnes ! Je me suis dit que c’était quelque chose d’énorme surtout pour un premier contrat, une première expérience pour Une Vie Des Histoires.

Mais j’étais ravie en même temps, notre concept intéresse ! Et puis l’idée était super sympa, Roland qui voulait offrir à la future épouse de son ami un livre qui le raconte à plusieurs étapes de sa vie, une idée très originale. Suite aux enseignements des pilotes, j’ai donc fait les entretiens préalables afin de construire les guides d’entretiens et j’ai mené les premiers avec Nathalie, une chargée d’études qui travaille en free-lance pour Quadema. Elle m’a beaucoup aidée, m’a rassurée, et elle aussi était très enthousiaste vis-à-vis de notre concept. Ensuite plus à l’aise, j’ai continué les entretiens seule. Mais lorsque nous avons fait les premiers, nous nous sommes demandées ce qu’on allait en faire ! L’impression que rien de percutant ne ressortait. Tout ça m’inquiétait vraiment, j’avais un certain poids sur les épaules, c’est moi qui rédigeais, il fallait que j’assure, j’avais la responsabilité du produit final.

Mais je crois que je m’en suis bien sortie. Finalement, j’ai rencontré des gens très intéressants, très émouvants, qui sont arrivés à transmettre des choses incroyables, il y avait beaucoup d’humanité et de vraies amitiés. J’ai vraiment fait de superbes rencontres, des personnes très sympathiques et pleines d’émotion, je suis contente de les avoir rencontrées. Au final une superbe expérience au niveau des rencontres mais aussi au niveau de la restitution des récits. Je me suis régalée. Moi j’ai besoin que les choses se posent, il me faut un peu de temps, et c’est sûrement ce qui s’est passé lors des premiers entretiens je pense, une fois que je les ai vus à l’écrit, que j’ai pris un peu de recul, là c’est devenu limpide.»

Rôle de chacun des associés au sein d’UVDH

[…]  Au delà d’une gestion commune, Anita et Florence décrivent ainsi le rôle de chacun au sein d’Une Vie Des Histoires,

Florence : « nous avons demandé à Laurence de devenir responsable du projet, il fallait quelqu’un de fonceur comme elle, quelqu’un avec autant d’énergie pour prendre le projet à bras le corps. Et effectivement c’est elle la gérante, elle porte vraiment le projet.

Preciosa est parfaite à la production, elle réalise les entretiens et rédige.

Sébastien lui, il connait plein de trucs au niveau informatique, internet. Il a une compétence très utile pour développer Une Vie Des Histoires via les réseaux sociaux, ces choses là que nous connaissons un peu moins bien. Et au delà de cet aspect, son regard sur la rentabilité est important.

Anita : «Florence et moi nous sommes au développement de la méthodologie et venons en appui à la production. Ce que nous imaginons dans l’avenir c’est participer à la production et continuer à codiriger Une Vie Des Histoires bien évidemment. Mais nous poursuivons en parallèle notre activité chez Quadema que nous aimons bien.

Rôle qui est confirmé par Laurence et Preciosa,

Laurence : «dans le groupe je suis un peu le moteur je pense, quelles que soient les situations j’ai envie qu’on avance et la difficulté aujourd’hui c’est de se faire connaitre. Il faut beaucoup d’énergie, toutes les semaines je rencontre des gens à qui je parle d’Une Vie Des Histoires. J’ai été nommée gérante mais cela ne change rien à ma manière de contribuer. Ce n’est pas ça qui fait que je donne plus ou moins, mais j’apprécie qu’on m’ait fait confiance pour me nommer gérante.»

Preciosa : «dès le départ mon rôle était d’être à la production, mener les interviews et restituer le récit à l’écrit. Je ne suis pas une entrepreneuse, le budget et le commercial ce n’est pas mon truc. Avec l’expérience chez Quadema, Florence et Anita ont bien constaté que conduire des entretiens et rédiger c’était en effet dans mes cordes.»

Mais un positionnement moins évident pour Sébastien,

Sébastien : «je ne suis pas sûr d’avoir un rôle particulier, nous faisons tous avancer Une Vie Des Histoires. Souvent j’ai l’impression d’être l’empêcheur de tourner en rond avec mon coté pragmatique ! J’aime bien me faire l’avocat du diable, mais je pense que c’est important, cela permet de confronter les idées et de se poser des questions. Mais mon rôle est rien et tout, je n’ai pas un rôle attitré et en plus je ne saurais pas lequel prendre au delà de dépanner en informatique. Aujourd’hui on confronte nos idées, on partage et c’est très riche pour moi. J’ai toujours travaillé un peu seul, je n’aime pas les conflits, je les évite et travailler seul règle ce problème. Aussi travailler en équipe au sein d’Une Vie Des Histoires est très enrichissant, cela me permet de sortir de ma zone de confort et cela me fait avancer au niveau humain. Quand on est tout seul il n’y a pas besoin de se justifier, on fait ses propres choix, là cela me demande des efforts, communiquer, expliquer et ne pas en faire qu’à ma tête. C’est un mode de fonctionnement qui n’était pas le mien, cela me fait grandir finalement… et en plus je suis le seul garçon dans cette équipe !»

Fête des Pères

Des origines religieuses vers une tradition laïque…

Depuis le XVème siècle l’église catholique célèbre tous les 19 mars Saint-Joseph, le père adoptif de Jésus. En 1889, Léon XIII, surnommé le pape de la doctrine sociale, lui attribue le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs ». Dès lors, le 19 mars était l’occasion pour les enfants de confectionner des cadeaux pour leurs pères ou de leur offrir des fleurs.

Aux Etats-Unis cette célébration religieuse se transforme en fête laïque grâce à l’histoire émouvante d’une jeune américaine. Regrettant qu’il n’y ait pas de journée nationale dédiée aux pères, alors qu’elle existe pour les mères, en 1909 Sonora Smart demande à la ville de Spokane d’organiser une célébration en l’honneur des pères de famille. Elle souhaite ainsi rendre hommage à son père, vétéran de la guerre de Sécession, veuf et élevant seul ses six enfants. Elle suggère de fixer cette date au 19 juin, jour de l’anniversaire de son père. Dès 1910, le 19 juin est synonyme de la fête des pères dans la ville de Spokane, Etat de Washington.

Au fil du temps d’autres villes et Etats suivent, la démarche étant appuyée par certains dirigeants dans le but de « resserrer les liens entre les pères et leurs enfants et inspirer aux pères un respect accru de leurs devoirs ». Le Président Lyndon Johnson fixe la date du « Father’s Day » au troisième dimanche de juin et en 1972 Richard Nixon proclame cet évènement national et donc officiel.

En France l’histoire est tout autre. C’est en effet un fabricant de briquets très opportuniste qui est à l’origine de la fête des pères dans notre pays. En 1949 et afin de promouvoir ses produits, il saisit l’image, traditionnelle à l’époque, du père qui fume et lance le concept d’honorer les papas un jour dans l’année en leur offrant un cadeau, et donc un briquet ! (Cela rappelle vaguement la genèse de la fête des grands-mères, souvenez-vous du slogan ou de l’un de nos précédents éditoriaux …)

Aujourd’hui nous continuons à célébrer la fête des pères, mais si en 1952 elle est définitivement instaurée en France, elle n’a jamais fait l’objet d’un décret contrairement à la fête des mères. Elle est certes inscrite au calendrier le 3ème dimanche de juin (comme aux Etats-Unis), cependant il ne s’agit pas d’une célébration officielle.

Cette fête est toutefois très populaire et incontournable, pourquoi les papas ne seraient-ils pas célébrés au même titre que les mamans ?

Mais comment leur manifester notre reconnaissance, notre amour ? Par notre présence, des mots, des gestes tendres et un cadeau symbolique. Non pas un briquet ou un ouvre bouteille, mais plutôt un bon roman policier ou de science-fiction… oui le livre c’est une bonne idée, ils adorent… mais ils ont tout lu et il est vrai que ça manque un peu de personnalisation et d’originalité.

Alors pourquoi ne pas garder cette bonne idée qu’est le livre mais sans romance, sans fiction, sans fioritures, une histoire réelle pleine d’émotions, de témoignages, de souvenirs ? A-t-il déjà lu un livre qui le raconte et dont il pourrait être l’un des auteurs ?

Un cadeau personnalisé, original et loin d’être symbolique !

Création d’Une Vie Des Histoires

[…] Après cette première rencontre, les associés réfléchissent à la façon de concrétiser le projet,

Florence : «nous avons commencé à nous réunir de manière plus ou moins régulière pour voir comment on pouvait avancer sur le projet, le mettre en place. Beaucoup de choses étaient en suspens, il fallait affiner notre offre, définir la cible, qui a pas mal bougé depuis d’ailleurs, les points techniques comme l’entretien, la retranscription du récit, …»

Laurence : «chacun partait avec quelque chose à faire, des objectifs. Sébastien avait en charge le site internet, Anita, Florence et Preciosa plutôt la méthodologie et puis moi j’étais plus la business développement, comment ancrer Une Vie Des Histoires dans une réalité business en fait.»

Anita : «nous avons mis dans le circuit notre expert comptable pour formaliser les choses et nous avons abouti à la création d’une filiale de Quadema. D’ailleurs au début ça ne s’appelait pas Une Vie Des Histoires mais Histoires de Vies. Ce nom étant pris, nous avons travaillé ensemble pour trouver un nouveau nom. Les statuts ont été rédigés et la société officiellement créée.»

Leurs réflexions les amènent par ailleurs à réaliser des pilotes avant de se lancer concrètement dans la commercialisation de leur produit,

Florence : «avant la création officielle, Preciosa a fait des pilotes, des entretiens test. Cela a permis d’ajuster le rendu, la narration, à ajuster plein de choses. Entre les réunions de groupe avec les séniors et les pilotes il ne c’était pas passé grand chose de ce coté là et, avoir l’idée c’est bien, mais il faut quand même tester les choses, les affiner. Nous avons donc affiné la technique d’entretien, le rendu aussi, nous avons tâtonné jusqu’à trouver la bonne façon de faire.»

Laurence : «il y a eu des hauts et des bas, l’expérience des pilotes était plutôt un bas d’ailleurs. Nous pensions que ce serait facile de trouver des personnes qui veuillent faire ça, mais non en fait. Nous voulions aussi nous servir des pilotes pour agrémenter notre site internet, mais ce que nous racontent les gens c’est très personnel et un souci de confidentialité s’impose, ce n’est donc pas possible. Nous nous sommes vraiment posés des questions, est-ce qu’on continue ou pas ?»

Preciosa : «dans notre esprit au départ, ce qui est complètement aberrant aujourd’hui, le schéma était le suivant : on contacte les gens qui veulent raconter une histoire, on prend rendez-vous, on va faire l’entretien avec un enregistreur à la main et les gens racontent. Nous avons donc fait les pilotes comme ça, sans filet. On se disait que les gens racontent ce qu’ils ont envie de raconter, poser des questions cela semblait envahissant. Mais bien évidemment il y a un travail préparatoire avant l’entretien, il faut savoir ce qu’ils veulent raconter, pour qui, pourquoi, jusqu’où ils souhaitent aller, c’est très important tout ça. C’est à partir de là qu’on peut construire le guide d’entretien et creuser les émotions, les sentiments. Et puis les pilotes nous ont également permis d’ajuster la restitution du récit, de donner plus d’importance au récit brut original.»

 

 

Fumer tue

Le 31 mai est la journée mondiale sans tabac

Ce texte s’adresse aux fumeurs, je ne souhaite pas entrer dans un débat avec toi, je ne souhaite pas jouer les moralisateurs, je souhaite simplement te raconter mon histoire, j’aurais aimé qu’on la lui raconte il y a quelques années.

Le tabac tue, c’est désormais marqué sur les paquets de cigarettes, « fumer tue », « fumer provoque des maladies graves ». Et pourtant tu fumes …
Tu t’es certainement dit qu’il fallait que tu arrêtes, et pourtant tu ne trouves pas le courage, la volonté et l’envie de jeter tes cigarettes. Il y a toujours une bonne raison pour temporiser un peu, attendre le bon moment, patienter que toutes les conditions soient réunies pour arrêter.

Prends le temps de respirer, car je vais te raconter mon histoire, ce que j’ai vécu en tant que fils.

Aujourd’hui, ces inspirations longues et profondes qui te semblent si banales, si faciles, pourraient un jour devenir plus difficiles de par la maladie à laquelle tu t’exposes chaque jour un peu plus, chaque cigarette que tu allumes augmente ton risque de voir ce que j’ai vu, de souffrir comme j’ai vu souffrir.

Tu veux avoir une idée de ce que tu risques, c’est très simple, ralentis ta respiration, et ne prends que de petites inspirations puis de moins en moins souvent. Fais l’effort de le faire, juste pour voir, pour comprendre ce que je te raconte. Laisse-moi une chance de te convaincre. Lorsque tu manqueras d’air, force-toi à essayer de retrouver ton souffle sans de grandes inspirations, essaye de garder ton calme, d’affronter ce à quoi tu t’exposes. Lorsque tu auras vraiment trop de mal à respirer, alors pense à toi, à ta santé, à tes poumons.

Si tu m’as laissé une chance de te convaincre, tu as ressenti l’angoisse de ne plus pouvoir respirer, et tu as certainement terminé par prendre une longue et grande inspiration. N’était-elle pas un vrai bonheur ?

Cette inspiration est l’essence de la vie, nous inspirons et expirons un nombre incalculable de fois par jour, ce geste si naturel nous permet de vivre. Lorsque ce geste commence à devenir difficile, la vie s’éteint doucement en toi.

J’ai vu, ce que chaque fumeur devrait voir avant d’allumer une cigarette, un homme de 54 ans, en parfaite santé, se dégrader jour après jour.

Tout a commencé par une toux qui ne voulait pas guérir, puis cette toux s’est faite de plus en plus forte, de plus en plus gênante.

Il fut soigné dans un premier temps pour une bronchite, mais là où les médicaments auraient dû le guérir, ils furent inefficaces, trois semaines plus tard, cet homme toussait toujours, et les analyses décelèrent un cancer des poumons.

Il fut tout d’abord admis en hôpital de jour où il effectua une multitude d’examens pour trouver une solution, comment le guérir, comment rendre sa souffrance supportable. Chaque matin pendant deux semaines, il fit le même chemin pour aller à cet hôpital et plus les jours passaient, plus il avait du mal à monter les quelques marches et à traverser le grand hall de l’hôpital pour rejoindre le service de pneumologie, jusqu’au jour où … il fut admis à l’hôpital en soins intensifs.

Lorsqu’il entra en soins intensifs, il eut cet espoir qu’il pourrait guérir, et il dut se jurer de ne plus jamais fumer, je me souviens l’avoir eu au téléphone et l’entendre tousser, je lui demandais, naïvement, s’il n’avait jamais envie d’en griller une petite, s’il ne ressentait pas le manque de la nicotine, je comprends aujourd’hui sa réponse, « non là j’ai vraiment plus envie », un silence, puis il répéta « plus envie du tout ». Je comprends aujourd’hui ce qu’il a dû se dire …

Il éprouvait de plus en plus de difficulté à parler, car les longues conversations déclenchaient de violentes toux, et reprendre sa respiration devenait difficile, alors sa parole s’éteignit petit à petit. Son état se dégradait, et il ne se levait plus de son fauteuil.

Ce fauteuil, il y passa ses derniers jours, il ne pouvait plus dormir qu’assis, chaque geste lui demandait de terribles efforts.

Cet homme, assis dans ce fauteuil, perdant l’appétit, par manque de souffle, par manque de force, randonnait sur des sentiers pédestres deux mois auparavant sur l’île de beauté.

Je n’ai pas assisté à la dégradation fulgurante de son état général, mais quasiment chaque jour je l’ai eu au téléphone et je pouvais constater de la diminution inconcevable de son état, jusqu’au jour où une autre personne décrocha le téléphone car lui ne pouvait plus parler, son corps ne pouvant plus assumer cette fonction si basique.

Ne pouvant plus lui parler, je me suis rendu sur place, et tout en étant préparé à trouver une personne affaiblie, je fus profondément choqué, terrorisé, par son visage marqué de souffrance, il avait perdu énormément de poids et avait vieilli de plusieurs années en quelques semaines. Ses respirations étaient très courtes, il avait beaucoup de mal à respirer.

 

Te rappelles-tu ce que je t’ai demandé de faire au début ?

Lui, il vivait ce manque de souffle au quotidien et ne pouvait plus arrêter l’expérience en prenant cette bonne respiration que tu as dégustée.

Son corps semblait déjà sans vie, on pouvait lire la souffrance dans ses yeux, pendant ces deux jours, ces deux derniers jours, je n’ai que peu croisé son regard pour deux raisons. La première est qu’il n’avait que très rarement la tête relevée, la deuxième est que, je pense qu’on connaissait tous les deux l’issue, et tant de choses passent dans un regard … Le peu que nous avons échangé est gravé en moi pour longtemps, je crois même que ce sont ces regards qui me poussent à écrire.

A chaque paquet de cigarettes que je vois, à chaque bout de cigarette incandescente que je vois rougir, je repense aux yeux de cet homme, à son regard terrifié, à son corps détruit, mais je me tais car je crois au libre arbitre.

Cette personne était mon père, il est parti bien trop tôt. J’aimerais revenir en arrière, des années en arrière et lui donner ce texte, mais la machine à remonter le temps n’existe pas encore, alors peut-être, qu’en lisant ma révolte, cela évitera à tes enfants, à tes proches, d’écrire à leur tour leur révolte le jour où le tabac t’aura détruit comme c’est écrit sur les paquets, « fumer tue ».


Sébastien, fils de Jean-Paul, décédé le 26 Septembre 2005, des suites d’un cancer des poumons.

 

 

Fête des Mères

Contrairement à certaines idées reçues, la fête des mères n’est pas un produit purement commercial qui aurait été inventé par un fleuriste, un bijoutier, un éditeur, un groupe de cosmétiques ou d’électroménagers, ni même par un fabricant de pâtes alimentaires…

La fête des mères est une tradition très ancienne et les Grecs et les Romains en sont les précurseurs. Tandis qu’au printemps les Grecs célébraient Rhéa et Cybèle, les divinités mères des Dieux, les Romains quant à eux fêtaient Matronalia, une fête religieuse en hommage à la naissance de Rome mais aussi en l’honneur des enfants et des mères de famille (les Matrone). A cette occasion, celles-ci recevaient des cadeaux ou argent de la part de leurs maris et se rendaient ensuite au temple de Junon pour offrir des fleurs à la déesse.

Mais l’avènement des religions monothéistes met fin à ces traditions païennes et les mères sont quelque peu oubliées pendant des siècles.

En France, et selon la légende, Napoléon émet en 1806 l’idée d’une fête des mères afin d’honorer les mères de familles nombreuses mais rien d’officiel n’est établi (décidément Napoléon est sur tous les Fronts !)

C’est a priori le 10 juin 1906 dans le village d’Artas en Isère, que l’on voit apparaître la première célébration des mères. Le but étant de récompenser les mamans les plus méritantes et donc les mamans de familles nombreuses (médailles à la clé !). Cette coutume se développe alors dans quelques villes de France.

La première guerre mondiale vient accélérer la tradition qui s’étend au niveau national mais dans un tout autre but. Afin de rendre hommage à toutes les femmes qui ont perdu un fils ou un mari dans les tranchées, le 16 juin 1918 sera désormais la « Journée des Mères ». Une dizaine d’années plus tard, cette journée servira à encourager la natalité dans le cadre de la politique familiale.

Jusqu’ici peu populaire, sans grand succès, en 1941 le maréchal Pétain décide, dans un souci là encore de repeupler la France qui souffre de la deuxième guerre mondiale, d’officialiser la fête des mères, dorénavant inscrite au calendrier le 25 mai.

Mais cette date n’est pas encore définitive… par la loi du 24 mai 1950, le Président Vincent Auriol fixe le jour de la fête des mères au dernier dimanche de mai. Si celui-ci s’avère être le jour de la Pentecôte, l’évènement est reporté au dimanche suivant.

Nous voilà donc fixés sur les origines du collier de nouilles, de l’empreinte de la main sur du plâtre, du haricot qui pousse dans un joli pot, du poème entouré par de magnifiques fleurs…

Loin d’être insignifiants, ces cadeaux font la fierté des enfants et des mamans qui les reçoivent. Mais que deviennent-ils au fil du temps ? Quels souvenirs en garde-t-on ?

La fête des mères est sans doute l’occasion pour les mères de relater ces instants précieux, mais aussi de raconter d’autres moments forts, des événements, des ressentis qu’elles ont à cœur de partager, de transmettre. Il s’agirait là d’une attention toute particulière et d’un plaisir commun, leur donner la possibilité d’inscrire leur vécu, leurs émotions et nous donner l’opportunité de garder à jamais leurs souvenirs. Alors pourquoi ne pas leur offrir, nous offrir, leur propre livre ?

Constitution de l’équipe Une Vie des Histoires

 

[…] C’est pendant une baisse d’activités au sein de Quadema que Florence et Anita se remettent de nouveau à réfléchir au projet,

Anita : «à un moment de creux avec Quadema nous nous sommes dit qu’il fallait vraiment qu’on en fasse quelque chose de cette idée, qu’il fallait qu’on aille au bout de ce projet. Et comme toutes les deux nous n’avions pas toutes les réponses et toutes les compétences pour y parvenir, nous avons décidé de faire rentrer d’autres personnes dans la danse.»

Assez logiquement, au regard de l’enthousiasme montré à Central Park, elles en parlent tout d’abord à Laurence,

Anita : «nous lui avons dit que nous aimerions bien l’associer au projet. Elle a dit oui tout de suite, ce qui caractérise Laurence c’est que c’est une fonceuse, elle s’enthousiasme et elle y va. Elle connaissait déjà l’idée, ça lui avait plu…. elle était déjà partie pour lancer la Smart box ! Laurence c’est une vieille complice de l’Oréal, nous avons eu des débuts difficiles d’ailleurs, parce que Laurence étant Laurence, cette qualité qu’elle a de faire avancer les choses, d’y mettre toute son énergie, parfois il faut aussi la stopper.»

Après Laurence c’est à Preciosa qu’a été présenté le projet,

Anita : «ensuite nous en avons parlé à Preciosa puisque l’idée c’était d’avoir d’autres compétences que les nôtres pour produire. Preciosa c’est encore plus ancien que Florence ! Je l’ai connue quand j’étais étudiante et que je travaillais en free lance pour une société d’études où elle travaillait. Puis j’ai été embauchée par son patron et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvées dans le même bureau et ça pour notre plus grand bonheur commun. C’était une évidence que Preciosa fasse partie de ce projet, c’était aussi une occasion de renouer une relation de travail plus soutenue avec elle. Je ne connais personne de plus fiable qu’elle, j’avais vraiment envie de travailler avec elle.»

C’est enfin au tour de Sébastien de rentrer dans la danse,

Anita : «j’ai connu Sébastien lors d’une formation pour les nouveaux entrepreneurs au moment de Dimensions Quali. C’est un type très sympa, nous avons gardé le contact. Il avait monté sa société d’informatique et c’est comme ça que nous avons fait appel à lui lorsque nous avons créé Quadema, il s’occupe de l’hébergement de notre serveur. Pour Une Vie Des Histoires on se doutait bien qu’à un moment donné il y aurait des compétences informatiques à inclure. Et puis au delà de sa valence informatique, Sébastien est quelqu’un de très pragmatique, il a le don de poser les bonnes questions et ça c’était important pour nous. Sur la partie économique il est plus pointu que nous, on le voit bien maintenant, il a des idées qui parfois ne nous effleurent même pas l’esprit. »

Voilà donc l’équipe constituée afin d’affiner le concept, le commercialiser et, but ultime, le faire fructifier,

Florence : «lors d’un déjeuner, en septembre 2014, nous avons vraiment formalisé le groupe. Nous avons présenté ceux qui ne se connaissaient pas, ça s’est très bien passé et tout le monde était partant pour tenter l’aventure.»

Anita : «les personnes que nous avons inclues ce sont des gens avec qui nous avions envie de travailler. Nous étions prêtes à lancer ce projet mais pas à n’importe quel prix, c’est important pour nous de travailler avec des gens que nous aimons bien.»

Abolition de l’esclavage

Le 22 décembre 1998 Christine Taubira, alors députée de la 1ère circonscription de la Guyane, propose une loi visant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crimes contre l’humanité. Adoptée par le Parlement le 10 mai 2001, la loi dite « loi Taubira » est promulguée le 21 mai 2001. Mais ce n’est que le 30 janvier 2006 que Jacques Chirac décide de faire de la date du 10 mai le jour officiel de la commémoration de l’abolition de l’esclavage en France métropolitaine.

L’esclavage est un sujet vaste et complexe. Qui saurait dire quand cette pratique a réellement commencé ?

En France les rois se suivent et ne se ressemblent pas. En 1315, le 3 juillet précisément, Louis X publie un édit qui stipule que « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche ». Mais c’est sans compter sur le sens des affaires de Louis XIV, initiateur de la traite dans notre pays. Entre autres actions, il dissout la Compagnie des Indes de Colbert (1ère compagnie coloniale française, mais qui n’importait pas d’esclaves), pour créer la Compagnie du Sénégal afin de fournir des esclaves à l’île de Saint-Domingue pour la culture de la canne à sucre, particulièrement rentable.

La France, qui pratique jusque là un commerce de droiture entre France et Antilles, se met donc au commerce triangulaire – France, Afrique, Antilles – et une main d’œuvre servile noire va remplacer les travailleurs européens engagés. En mars 1685 Louis XIV promulgue le « Code Noir » qui indique que l’esclave noir est déclaré « meuble », ce qui l’assimile à un objet ou une marchandise qui peut être vendue (même aux enchères) ou transmise en héritage.

C’est au XVIII° siècle que la traite en France atteint son apogée : des navires négriers français se rendent en Afrique pour y charger leur cargaison de « bois d’ébène » contre la cargaison « de traite », marchandises servant à acheter les esclaves. Les navires se dirigent ensuite vers les Antilles pour y revendre leur « marchandise » humaine et, au retour, ils sont chargés de sucre, de café, de cacao, de tabac,… autant de produits qui alimentent l’Europe.

Un commerce prospère pour la France mais à quel prix… il semblerait qu’entre 1676 et 1800 la France ait déporté aux seules Antilles un million d’esclaves ! L’esclavagisme est pourtant déjà dénoncé, en particulier dans l’Europe des Lumières, par Montesquieu en 1748 dans « De l’Esprit des Lois » ou en 1759 par Voltaire dans « Candide » avec « Le Nègre de Surinam ».

La lutte contre l’esclavage ne cesse de connaître des avancées et des reculs et ce n’est qu’en 1848 qu’un décret gouvernemental abolit définitivement l’esclavage dans toutes les colonies françaises, abolition inscrite dans la Constitution Française le 4 novembre 1848.

L’esclavage, voilà un pan peu glorieux de notre Histoire. L’Histoire, l’étude et l’écriture des faits et des évènements passés, l’Histoire qui repose aussi sur une multitude de témoignages d’hommes et de femmes qui y ont pris part ou qui l’ont subie, et qui nous ont laissé leurs histoires de vie.

Emergence du concept Une Vie Des Histoires

[…] Tout en gardant à l’esprit cette idée qui les séduit tant, l’activité au sein de Quadema suit son cours et Anita fait un voyage professionnel à New-York.

Elle y rencontre Laurence avec qui elle évoque ses envies de changement et la réflexion qui chemine depuis qu’elle a vu sa tante,

« c’est pendant notre balade à Central Park qu’elle me raconte ce qu’elle avait en tête, elle cherchait une façon de compléter l’activité de Quadema et me parle donc de son idée. C’était de retranscrire des moments importants des gens, en prenant l’exemple de sa tante, en disant que quelques fois on passe à coté de choses parce que nous ne sommes pas suffisamment attentifs et qu’il y a certainement quelque chose à faire. Ce qu’elle me racontait me parlait vraiment, je la rejoignais tout à fait dans son discours, j’ai trouvé l’idée vraiment géniale. »

L’idée d’Anita séduit beaucoup Laurence et au delà de l’intérêt humain, elle y voit également une activité à déployer,

« nous avons donc brainstormé autour de ça parce que le partage, le coté humain c’est important pour moi aussi. Et j’ai eu tout de suite la vision que ça pouvait être quelque chose de grand. J’ai beaucoup fait rire Anita d’ailleurs en disant qu’on pouvait vendre ça dans une box ! Oui je voyais tout de suite comment ça allait pouvoir se transformer, faire du business aussi. Faire que ce ne soit pas simplement quelque chose de ponctuel, mais que ce soit une vraie aventure d’entrepreneurs. Du coup Anita me dit : si tu y crois à ce point je vais creuser ! »

Anita rentre donc de New-York avec un projet un peu plus précis mais là encore il y a une petite phase de latence avant d’aller plus loin. Puis petit à petit, un concept prend forme,

« tout de suite Laurence a réagi en terme de business. Avec Florence nous avons beaucoup moins cette facette là. On voyait bien l’intérêt pour nous, pour les personnes qu’on pourrait rencontrer, la dimension humaine. Mais la dimension business nous échappait un peu… et donc quand je suis rentrée avec cette idée écrite cela a eu le mérite de poser les choses, de les ancrer. Nous nous sommes dit qu’il fallait qu’on le fasse sérieusement et comme notre métier c’est de faire des études, nous avons décidé quelque temps plus tard de faire une étude pour nous afin de valider le concept. »

Anita et Florence se mettent dans la peau de leurs clients et réalisent une étude qualitative afin de mesurer l’intérêt que pourrait susciter ce concept,

« nous avons décidé de monter une étude de A à Z pour répondre à notre question. Sachant que la cible à laquelle nous avons tout de suite pensé était les séniors, puisque l’idée est née d’une rencontre entre Anita et sa tante. Des gens qui ont peut être le plus gros de leur vie derrière eux mais qui ont plein de choses à raconter et qui auraient peut être envie de laisser une trace, que les enfants ou petits enfants apprennent l’histoire de la famille. C’est comme ça que nous avons choisi notre cible. Nous avons été jusqu’à écrire un projet avec nos objectifs. Nous avons formalisé l’idée pour en faire un concept disons plus marketing, pouvoir soumettre cette idée rédigée dans des termes facilement compréhensibles et nous avons demandé à notre partenaire de recruter des femmes âgées de plus de 60 ans, assez dynamiques et impliquées dans la vie sociale. »

C’est ainsi qu’Anita et Florence animent deux groupes de séniors qui accueillent plutôt bien leur idée.

L’attrait du concept ne fait aucun doute mais ne sachant pas trop comment avancer, les choses restent en l’état pendant quelques mois…

Fête du Travail

Le 1er mai 1886 éclate à Chicago un mouvement ouvrier revendiquant de meilleures conditions de travail et notamment la journée de 8 heures, des usines paralysées, 400 000 salariés en grève. Le choix de cette date par les syndicats n’est pas lié au hasard, il s’agit du « moving day », le jour où les sociétés américaines font leur bilan comptable. Le 4 mai, lors d’une manifestation sur le Haymarket Square, une bombe explose et provoque une dizaine de morts dont plusieurs policiers. Cinq manifestants sont arrêtés, condamnés à mort et pendus pour propagande anarchiste.

C’est ainsi qu’en mémoire des victimes de Chicago, le 1er mai devient le « jour de lutte », jour où les syndicats appellent à cesser le travail afin que les travailleurs expriment leurs revendications… de nombreuses manifestations ont lieu les 1ers mai suivants et ce à travers le monde.

En France la semaine des 40 heures est adoptée en 1936 mais ce n’est qu’en 1941, sous le régime de Vichy, que le 1er mai est officiellement proclamé le jour de la Fête du Travail. Après la Libération, en 1947, le 1er mai est désormais un jour chômé et payé.

Si aujourd’hui la date de la Fête du Travail est la même dans de nombreux pays, celle des Etats-Unis est fixée au premier lundi de septembre et ce à la demande du président américain Grover Cleveland qui ne souhaitait pas rappeler la tragédie de 1886 à Chicago… (il fut Président des Etats-Unis de 1885 à 1889 et de 1893 à 1897).

Dans notre pays il est de coutume d’offrir du muguet le 1er mai, lien ou coïncidence avec la Fête du Travail ?

Cette petite plante à clochettes a toujours symbolisé le printemps mais aussi les rencontres amoureuses. Pendant longtemps sont organisés en Europe des bals, « bals du muguet » ou « bals de mai », où les jeunes-filles sont vêtues de blanc et les jeunes-hommes parés d’un brin de muguet à la boutonnière.

Mais les Celtes lui octroient déjà à l’époque des vertus de porte-bonheur. Aussi Charles IX en fait une institution un jour de 1er mai 1561 : ayant reçu lui-même un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décide d’en offrir chaque année aux dames de la cour. Charmeur le roi Charles IX !

Ainsi la tradition d’offrir du muguet le 1er mai se perpétue au fil du temps et au début du siècle les couturiers parisiens offrent trois brins aux ouvrières et petites mains. Il semblerait aussi que dans les années trente, pendant les manifestations, les ouvriers ornaient leurs revers de cette jolie fleur. D’autres sources disent que ce n’est qu’en 1976 que le muguet est associé à la Fête du Travail. Sur la boutonnière des manifestants, il remplace l’églantine et le triangle rouge : l’églantine en hommage à une femme tuée lors d’une manifestation en 1891 dans le nord de la France, le triangle rouge emblème de la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs.

Ce que l’on peut affirmer c’est que d’une part, on offre aujourd’hui des brins de muguet le 1er mai aux gens qui nous entourent, symbole de porte-bonheur, d’amitié, de reconnaissance. Et que, d’autre part, la Fête du Travail est un jour férié dont l’essence est de célébrer les travailleurs et leur contribution à la société.

Les cultures, les traditions sont des éléments clés pour que chacun puisse accéder à son histoire, construire son identité. Des vécus, des origines, des coutumes qu’il faut sauvegarder, inscrire, transmettre pour qu’ils ne soient pas oubliés… permettre aux nouvelles générations de comprendre, de ne pas se perdre.